JUSTICE

Le statut d’élève avocat apprenti enfin approuvé

Le statut d’élève avocat apprenti enfin approuvé
Publié le 11/04/2025 à 17:28

À partir de 2026 et sur la base du volontariat, les étudiants pourront choisir d’accomplir leur formation dans un cabinet d’avocat par le biais d’un contrat d’apprentissage qui leur confèrera une sécurité financière et « une formation encore plus professionnalisante ». Votée par le CNB ce 11 avril, la réforme était réclamée de longue date par un certain nombre de syndicats et d’associations.

Un vote à l’unanimité pour une avancée majeure. Ce mardi 11 avril marque un tournant dans l’accompagnement des élèves avocats : le Conseil national des barreaux (CNB), lors de son assemblée générale, s’est prononcé en faveur d’un statut d’apprenti.

Une petite révolution pour ces étudiants, ni salariés ni vraiment stagiaires, obligés pour certains de vivre dans la précarité voire d’abandonner leur études en cours de route. « Nous ne pouvions pas accepter qu’un étudiant renonce à devenir avocat parce qu’il a peur de ne pas pouvoir assurer les charges de son quotidien pendant les 18 mois de scolarité », a expliqué la présidente de la Commission formation professionnelle du CNB, Paule Aboudaram, à l’issue de l’assemblée.

Une décision qui intervient après plusieurs années de discussions autour de la question et d’un combat mené par des syndicats et associations, lesquels ont appelé à de multiples reprise à conférer aux élèves avocats un statut plus protecteur. Le projet de réforme remonte quant à lui à l’AG des 11 et 12 mai 2023.

Des revenus et une meilleure insertion pro

Concrètement, cette avancée donne la possibilité aux étudiants qui le souhaitent, et en complément du régime actuel, de suivre une formation d’avocat par le biais d’un contrat d’apprentissage qui offre des avantages dont étaient jusqu’ici exclus les principaux concernés.

En faisant le choix de l’apprentissage, les élèves avocats s’assureront ainsi des revenus et une formation sans contrepartie financière, peut-on lire dans la résolution de l’AG.

Cette nouvelle option doit également permettre une meilleure insertion professionnelle des élèves avocats et un renforcement du lien entre les cabinets et les élèves avocats, sur une période rallongée, pour un total de 12 mois contre 6 auparavant.

« Il faudra, pour conclure le contrat d’apprentissage, la volonté du maitre de stage et de l’élève. Le contrat sera conclu sous l’égide de l’école, mais les élèves qui le souhaitent pourront continuer à conclure des conventions de stage », a souligné la présidente de la Commission.

Selon cette dernière, il s’agirait là de la meilleure alternative, les autres pistes ne permettant pas « en l’état de répondre à l’urgence de mettre en place un véritable statut de l’élève-avocat », est-il précisé dans la résolution.

Le progrès bénéficie également aux cabinets qui accueilleront les élèves avocats. Comme l’a pointé Paule Aboudaram, l’élève avocat passera un cinquième de son temps à l’école et le reste au cabinet, ce qui induit de fait « un changement dans la pédagogie car l’élève va avoir une formation encore plus professionnalisante, au bénéfice de son développement personnel et professionnel, mais également pour les cabinets qui vont employer les élèves ».

L’attractivité de la profession renforcée

Cette alternative à la formation vient par ailleurs renforcer l’attractivité de la profession et ainsi « pourvoir au renouveau générationnel de qualité, avec une mixité à laquelle la profession est attachée », a ajouté la présidente de la Commission formation professionnelle.

Une façon également de promouvoir l’insertion de l’élève avocat qui, en apprentissage dans un cabinet, y deviendra peut-être un jour collaborateur, voire même associé.

Les élèves avocats commençant leur formation à compter du 1er janvier 2026 seront les premiers à expérimenter le recours à l’apprentissage pour suivre la formation d’avocat.

Allison Vaslin

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