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(92) Avocat obligatoire pour chaque mineur placé : un sénateur des Hauts-de-Seine dépose une loi

(92) Avocat obligatoire pour chaque mineur placé : un sénateur des Hauts-de-Seine dépose une loi
Publié le 22/04/2025 à 09:40

Initiative de longue date, Xavier Iacovelli a déposé le 15 avril dernier une proposition de loi au Sénat pour rendre systématique la présence d’un avocat auprès d’un mineur dans le cadre d’une procédure d’assistance éducative, qu’il soit capable de discernement ou non.

Chose promise, chose due. Le 15 avril dernier, le sénateur des Hauts-de-Seine Xavier Iacovelli a déposé au Sénat une proposition de loi visant à rendre obligatoire la désignation d’un avocat pour tout mineur dans le cadre d’une procédure d’assistance éducative, ce dans « l’intérêt supérieur de l’enfant ».

Le sénateur avait déjà évoqué cette idée dans son rapport sur les familles monoparentales remis à l’ancien Premier ministre Gabriel Attal en 2024, lequel prône la désignation d’un avocat « en charge de la défense des intérêts du ou des enfants en dessous de l’âge de décision ou ne disposant pas du discernement nécessaire ».

Xavier Iacovelli avait également rappelé, lors des Etats généraux du droit de la famille et du patrimoine en janvier dernier, son « bras de fer » avec la Chancellerie pour rendre obligatoire la présence de l’avocat lorsqu’il y a un placement d’enfant. Une façon de ne pas le laisser « affronter seul une justice qui décidera de son avenir, de son foyer, de sa vie », souligne le sénateur dans un post LinkedIn.

Les enfants capables de discernement également concernés

Mais la proposition de loi va finalement un peu plus loin puisque l’article 1er stipule qu’un enfant en capacité de discernement doit lui aussi « obligatoirement » bénéficier d’un avocat dans le cadre d’une procédure d’assistance, au même titre qu’un enfant non capable de discernement. « La désignation est effectuée par le bâtonnier », prévoit également l’article.

L’article 2 quant à lui donne au juge des enfants la mission de s’assurer que l’enfant est assisté d’un avocat désigné d’office « sans considération de sa capacité de discernement ». Là encore la désignation est faite par le bâtonnier qui « s’assure de la compétence de l’avocat en matière de droit de l’enfance ».

Cette proposition de loi, renvoyée à la Commission des lois constitutionnelles, de législation, du suffrage universel, du Règlement et d'administration générale, intervient dans un contexte d’augmentation croissante des mesures éducatives, avec une augmentation de 44 % sur ces vingt dernières années, souligne le sénateur.

« Je suis convaincu qu’en renforçant l’accompagnement juridique des enfants par un avocat spécialisé dans les droits de l’enfant, cette proposition de loi engage la société à mieux protéger les mineurs », avance-t-il dans un communiqué.

Pour mémoire, une proposition de loi pour expérimenter la présence systématique de l’avocat auprès de l’enfant en assistance éducative, soutenue par la Conférence des bâtonniers, avait été déposée en avril 2023. L’assemblée générale du Conseil national des barreaux, réunie les 11 et 12 mai 2023, avait également voté une mise en œuvre de l’expérimentation de l’Intervention systématique de l’svocat en assistance éducative aux côtés de l’enfant (ISAAEE). Aucun bilan sur ces expérimentations n’a à ce jour été produit, mais le CNB soulignait en 2022 la réussite de l’expérimentation, à Nanterre, de la désignation d’office d’avocat pour chaque mineur suivi en assistance éducative.

Allison Vaslin


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